Bientôt 100 tonnes de viande sauvées et redistribuées par Moisson Montréal

11 Février 2015 , Rédigé par http://www.journaldemontreal.com/auteur/caroline-murphy CAROLINE G. MURPHY

Moisson Montréal et son projet innovateur de récupération de denrées auront permis de récupérer 100 tonnes de viande auprès des épiceries et de les redistribuer aux gens dans le besoin.

Le directeur général de Moisson Montréal, Dany Michaud, invité sur le plateau de Tout le monde en parle pour souligner les 30 ans de l’organisme, a expliqué que la banque alimentaire s’est fait un devoir de récupérer des denrées à l’intérieur de la zone du gaspillage alimentaire. Sachant que «du champ à l’assiette», il se jette environ 40% des aliments, Moisson Montréal y a vu une opportunité de minimiser ses couts de production au maximum tout en donnant une deuxième vie à ces aliments. C'est ainsi que la banque alimentaire s'est entendue avec plus de 30 épiciers qui font don de leur viande sur le point de périmer. Une première au Canada.

Des dons qui font du chemin

Questionné à savoir si l’organisme préférait recevoir des dons en argent ou des denrées, M. Michaud a précisé que l’argent était prioritaire, car la banque alimentaire réinvestit chaque dollar donné. Ainsi, avec seulement 15$ de dons, Moisson Montréal peut nourrir une famille de quatre personnes pendant un mois.

Des statistiques effrayantes

Au Québec, 350 000 personnes ont recours aux banques alimentaires. Dont 20 000 enfants âgés entre 0 et 5 ans: «Ça fait beaucoup de bébés qui reçoivent du lait qui doit des fois être coupé en deux» a commenté M. Michaud. Moisson Montréal distribue 74 millions de dollars en denrées par année. «Quand on entend qu’on est la plus grande banque alimentaire au Canada, on a deux émotions. On est content, mais on se dit que ce n’est pas normal. Qu’il y a un problème.» a déclaré le directeur de Moisson Montréal, résumant ainsi le grand paradoxe du succès de l'organisme qu'il dirige.

Dany Michaud a conclu l’entrevue en citant Coluche : «Ce n’est pas vraiment de ma faute si les gens ont faim. Mais cela le deviendrait si je n’y changeais rien.»

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