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Wattrelos: comment l’hypermarché Leclerc entend lutter contre le gaspillage alimentaire
À Wattrelos, l’unique hypermarché de la commune a engagé depuis trois ans une lutte contre le gaspillage alimentaire. Clients et concurrents aussi. Explications.
Un rayon rôtisserie a été mis en place dans le magasin. Les poulets du rayon frais sont cuits un peu avant leur date de péremption puis reconditionner.
Deux bénévoles du Secours populaire de Villeneuve-d’Ascq font leurs courses, comme chaque jeudi, au centre commercial Leclerc de Wattrelos. Et alors ? La scène ne se passe pas dans les rayons de l’hypermarché mais dans sa réserve. Chaque jour, du lundi au samedi, une association caritative différente vient récupérer des marchandises invendues du magasin wattrelosien.
En 2013, l’entreprise a donné 63 % de ces produits plus assez beaux pour être en rayon mais toujours bons pour la consommation. Une première palette part vers le fourgon des bénévoles. Dessus, plusieurs cagettes de radis ou encore des kiwis « un peu abîmés ». Un arrivage de produits frais arrive derrière. « Depuis cette année, nous arrivons même à donner de la viande », se félicite Gwenaëlle Lafrance, chargée du contrôle qualité et gestion de l’enseigne.
Un don défiscalisé
Une démarche gagnant-gagnant entre les associations et Leclerc Wattrelos. Les premières n’hésitent plus à démarcher plusieurs grandes surfaces qui défiscalisent une partie des produits donnés. Ainsi, en 2013, le supermarché a récupéré 200 000 € sur ces dons contre rien si le magasin avait simplement jeté ces marchandises.
« C’est aussi un service rendu aux clients puisque nous retirons les produits de la vente longtemps avant leur date limite de consommation », continue Gwenaëlle Lafrance. Six jours avant pour les yaourts, un mois avant pour les céréales dont les boîtes ne sont plus tout à fait rectangulaires. « Ce qui permet à nos clients d’avoir des délais de consommation plus confortables », renchérit Bénédicte Montfaucon, responsable de la communication. Et donc de lutter contre le gaspillage, cheval de bataille de l’enseigne. CQFD.
Des « kits légumes » à bas prix
Au rayon boulangerie, la brioche invendue est transformée en pudding. Dans la zone des fruits et légumes, une dizaine de « kits légumes » attendent de trouver preneurs. Dans les sachets en kraft, des tomates, des courgettes, des oignons, tous un peu tachetés ou noircis mais encore consommables, en soupe par exemple. D’ailleurs, sur chaque sac en papier, une recette a été agrafée pour inspirer le client. Des légumes vendus à très bas prix, toujours pour limiter les pertes.
Les clients ont-ils conscience des engagements de la marque ? Une dame passe devant les kits légumes, sans les voir. On lui en présente un et le concept. « C’est très bien d’éviter le gaspillage, je vais le prendre », répond-elle, assurant veiller au quotidien à ne pas jeter d’aliments.
Du côté de la concurrence, on salue les initiatives. « On en a tous pour atteindre le zéro perte, nuance Sophie Robert-Beyx, chargée de la communication de Carrefour Wasquehal. Chez nous, par exemple, on transforme les fruits abîmés quand c’est possible, en salade. » Personne n’a le monopole de la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Un petit geste pour encourager la consommation locale
Seize producteurs ou transformateurs membres de l’association Les Alliances locales initiée par le centre Leclerc de Wattrelos organisent samedi, toute la journée, une opération de vente au sein de la galerie marchande. Un « Marché en or » avec des exposants du Nord. « L’idée c’est de provoquer la rencontre avec les clients », développe Sandra Lardier, chargée de projet. Des produits locaux, pris dans un rayon de 80 à 100 km du magasin, seront proposés à la dégustation et à la vente. « Le magasin reverse à l’association 3 % du total des achats. »
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